L’impact de ma nouvelle routine fitness sur mon quotidien
Depuis toute petite j’ai toujours été une mordue d’équitation. Mon père montait à cheval alors à deux ans j’étais déjà sur un poney. Autant vous dire que je n’ai jamais arrêté depuis. Ma mère a bien essayé de me mettre en parallèle à la danse, au tennis, au théâtre, au dessin, rien à faire. J’ai tout de même fait du basket pendant un sacré moment. Cela dit, aucune de ces activités ne m’a vraiment inculqué la connaissance du fonctionnement de mon corps, de ses muscles, de ses tendons, de sa nutrition. Le monde du fitness est arrivé progressivement dans ma vie bien plus tard.
L’arrivée du monde du fitness
D’abord lors de mon échange universitaire aux États-Unis pendant lequel j’ai pu rejoindre l’équipe d’équitation pour faire de la compétition. Les entrainements à cheval n’étaient qu’une partie minime de l’entrainement sportif, nous devions suivre des entrainements à la salle plusieurs fois par semaine, sans lesquels nous n’étions pas autorisés par notre coach à concourir. Autant vous dire que je montais à cheval depuis vingt ans sans avoir mis un pied à la salle et qu’au début le choc a été plutôt violent.
Trois ans se sont écoulés avant que je remette les pieds dans une salle de sport. Il aura fallu un burn-out à 24 ans pour que mon médecin me dise « je pourrais te prescrire des anti-dépresseurs directement, ou alors, on pourrait convenir que tu vas consulter quelqu’un et à la salle de sport régulièrement pour commencer. » Ce que j’ai fait, au départ sans aucune conviction. Et pourtant, avec de la chance, je suis tombée sur des personnes bienveillantes qui m’ont fait revenir jour après jour, qui m’ont expliqué, m’ont fait progresser, m’ont appris à faire la paix avec mon corps aussi, et petit à petit, j’y allais avec entrain.
Quand j’ai posé mes valises à Londres, trois ans plus tard, j’ai mis un peu de temps à trouver la formule et la salle qui me convenaient. Jusqu’à ce qu’un entraineur personnel croise ma route un peu par hasard. On s’est posé pour définir mes objectifs et je lui ai évidemment dit que je voulais être ‘fit et tonique’. Il a dit d’accord, pourquoi pas mais c’est un résultat visuel ça, je te propose plutôt de te sentir ‘forte’ – ‘be strong’. Autant vous dire que je me voyais déjà avec des biceps plus gros que ceux des mecs, j’avais tout faux ! J’ai quand même commencé avec ce coach car c’était le premier a vraiment essayer de régler mon syndrome rotulien de manière pérenne et à m’offrir des solutions pour pouvoir faire les exercices malgré tout de façon adaptée plutôt que de d’éviter un exercice que je ne pouvais pas faire. On a commencé par beaucoup, beaucoup, beaucoup de renforcement musculaire isolé, d’exercise d’équilibre, c’était long, ennuyeux, et moi il faut que ça soit fun et ludique à 6 heures du mat’… Pendant plus de deux mois on a continué ainsi, jusqu’à ce que les efforts paient, et qu’on commence alors le soulevé de poids. Tout à alors pris son sens. J’ai commencé à me sentir forte, et bien évidemment, je ne ressemblais pas du tout à un body builder. Le jour où j’ai vraiment pris conscience de cette sensation, mon objectif n’a plus jamais été un résultat visuel mais bien une sensation. Depuis, me sentir forte reste inscrit dans la liste mes objectifs principaux lors mon entrainement sportif.
La découverte de la boxe anglaise
En arrivant à Toronto, j’avais tout prévu. Reprise de l’équitation et poursuite de mon entrainement à la salle de mon condo car ici, très souvent les immeubles offrent des salles de sport et autres facilités comme une piscine, des salles de réunion, de réception etc. Ayant emménagé dans une tour fraichement livrée, la salle de sport est restée longtemps fermée et puis pour l’équitation par -20°C il fallait se ré-équiper pour à peine deux mois, j’avoue que j’ai eu un peu la flemme, alors il a fallu tout revoir.
C’était reparti, même combat, il a fallu tout reconstruire, tester différentes activités, découvrir l’approche au fitness ici, trouver ce qui me plaisait. Et puis un jour sur un Instagram je découvre via une story sponsorisée qu’un studio de cardio boxe va ouvrir au printemps. Alors je guette, ça faisait très ‘millennial’. Et moi évidemment, je suis la cible i-dé-a-le en tant que bonne ‘millennial’ pour ne pas dire stéréotype vivant parfois. J’ai gardé un oeil sur les offres de lancement car les gants ont toujours été une excellente façon de me vider la tête. Pour être tout à fait honnête, j’ai acheté mes classes avant l’ouverture mais je n’y suis allée que plusieurs mois après, au cours de l’été.
Undrcard offre des classes de cardio boxe en rythme sur la musique dans une ambiance clubbing. Chaque classe dure 50 minutes et est basée sur le même format, alternant exercice de boxe et de fitness. L’équivalent à Paris nommé Le Cercle a ouvert récemment si vous souhaitez réveiller le boxeur en vous et tester une nouvelle forme de workout complet. Si vous pensez que ce n’est pas pour vous, attendez de lire la suite !
Franchement, il faut que je vous fasse une confession. Je suis la fille qui ne suit jamais en classe, qui n’est jamais synchro avec les autres – pourtant j’ai le sens du rythme c’est promis, en somme je suis celle qui va à gauche quand tout le monde va à droite… Alors comment est-ce-que je me suis retrouvée à y aller 10h par semaine ? Tout simplement parce que l’équipe est formidable, qu’elle fait attention à vous, vous encourage, vous corrige, vous donne du temps et de l’écoute pour aller au-delà en classe.
Mes différents entrainements
Undrcard pour la cardio boxe
Même si chaque classe se ressemble, les instructeurs y apportent leur style et leur touche musicale. Certains vous feront faire beaucoup de pompes alors que d’autres sont accro aux squats. On sait dans quelle classe on ne m’a pas vu pendant longtemps !! Des pompes ? Est-ce que c’est vraiment primordial dans la vie de savoir faire des pompes ? Dites-moi en commentaires…
Au fur et à mesure des classes, je me suis lancée des défis personnels comme compléter 20h de classe en un mois, puis 30h en 20 jours etc. A chaque nouvelle séance, je tapais un peu moins dans le sac pour évacuer les émotions négatives et les frustrations et un peu plus pour améliorer mon geste. Seulement, avec autant d’heures dans le compteur aussi rapidement, j’ai vite commencé à stagner dans ma progression. Dès leur ouverture, j’ai rejoint les pads classes qui se travaillent avec un partenaire, pendant que l’un tient les pads – ces gants en forme de coussin, l’autre enchaine les coups. C’est comme ça que j’ai rencontré le coach du studio de boxe amateur et une amie qui y boxe. Ensemble ils m’ont vivement encouragé à venir prendre part aux entrainements. J’ai d’abord beaucoup échangé avec mon amie sur ce sport, ce que cela lui a apporté, qu’est-ce-que cela implique de se faire taper dessus et comment on en arrive là, est-ce un passage obligatoire ? J’ai aussi regardé plusieurs classes de sparring, les classes pendant lesquelles on s’entraine à combattre justement. Finalement, j’ai décidé de sauter le pas le temps d’un entrainement car tout ce que j’avais à perdre c’était 1h30 et 25$.
Unchained Athletics pour la boxe amateur
C’est ainsi que j’ai rejoint en parallèle Unchained Athletics. Avec Unchained j’ai commencé un entrainement entièrement centré sur la pratique de la boxe anglaise. Travail sur la force, la vitesse, le jeu de pieds, de mains, l’apprentissage de la technique, les étirements… C’est tout un univers qui s’est ouvert à moi. Au bout de trois semaines, j’ai rejoint les fameuses classes de sparring. Au départ c’était fun, j’avais le droit d’attaquer pendant que les autres travaillaient leur défense, et puis les premiers coups ont commencé à arriver gentiment. Enfin, gentiment, j’ai quand même eu l’impression d’être secouée de la tête aux pieds à chaque impact comme dans les dessins animés vous savez ?! Vous ressentez la violence de ce sport à chaque coup, les vibrations se propagent dans votre corps, c’est une sensation qu’on ne peut pas expliquer. Pas plus tard qu’hier nous travaillions les coups latéraux, et malgré la protection ventrale pour amortir les chocs, j’ai ressenti l’ensemble de ma colonne vertébrale et mes organes se déplacer. Alors imaginez sur un ring quand l’unique objectif de votre adversaire est de vous mettre à terre. Et oui, bien que je ne marque pas facilement du tout, j’ai eu un bon bleu suite à l’entrainement. Mon corps doit apprendre à recevoir les coups pour construire sa résilience. C’est une étape aussi importante que les autres. Ce sont dans ces instants là que vous avez la confirmation de votre volonté à monter sur un ring pour vous battre ou non un jour.
Le coaching personnalisé pour les besoins du corps
Mon entrainement sportif hebdomadaire s’est graduellement élevé à quinze heures. C’est alors que j’ai décidé qu’il était temps de mettre un peu d’ordre dans mon planning et faire un recadrage dans mes efforts sportifs pour mieux répondre à mes objectifs de moyen et long terme. Grâce l’aide mon coach, nous avons décidé de partir sur un programme sur mesure de 5 semaines pour palier aux faiblesses structurelles de mon corps pour pouvoir atteindre mes objectifs convenus. Il a donc réalisé une évaluation de ma posture, de mes capacités musculaires, de mes tendons et articulations pour voir les besoins de mon corps et lui permettre de mieux fonctionner aussi bien lorsque je fais du sport qu’au quotidien. Ce programme va donc m’apporter tout un ré-équilibrage musculaire et posturale afin de me préparer pour la suite en Février.

Ma transformation mentale
La boxe est arrivée dans une étape de ma vie pendant laquelle j’essayais de transformer mon domaine professionnel et plus largement mon quotidien. Je crois qu’au début j’essaie surtout de ne pas reproduire le schéma de vie que j’avais en Europe.
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
Albert Einstein
J’ai mis du temps à accepter et assumer mes choix dans le domaine professionnel, et je tâtonne encore malgré tout ce qui vient à moi. Quand j’ai commencé à me lancer dans une autre direction, j’ai reçu comme toujours un soutien incroyable de mon entourage qui est bienveillant, extrêmement patience et positif. Seulement j’avais du mal à changer mon état d’esprit et mon approche face à tout cela. Comme si je le vivais de l’extérieur, bref quelque chose ne cliquait pas encore parce que mon cerveau n’avait pas encore complètement fait la mise à jour dans les systèmes. Et ce changement il est arrivé grâce à la boxe. Lorsque j’ai rejoint Unchained, j’étais loin derrière dans le groupe et les exercices les plus simples étaient déjà trop difficiles pour moi. Avant, j’aurais tout simplement baissé les bras et je ne me serais même pas embêtée à essayer de terminer la série d’exercice. Je me serais levée pour aller chiller ailleurs sans me soucier du cours.
Parce que mon coach est assez dur tout en étant juste dans sa façon de m’entrainer, mon mental s’est rapidement transformé. Il a pile le juste équilibre pour déclencher en moi ce qu’il faut pour y arriver sans jamais dépasser la limite qui créée l’énervement, la frustration ou l’agacement qui me pousserait à ne plus m’investir et tout arrêter. Il sait quand saluer l’effort, donner un vrai compliment ou me pousser plus. Grâce à cet équilibre, en l’espace de dix jours seulement j’étais témoin de la transformation de mes pensées et je me surprenais à me dire par exemple que ‘je vais y arriver et terminer les trois séries et réussir les 100 jabs dans le temps imparti’.
La transformation et la préparation nécessaires pour aller se faire violemment taper dessus, et croyez-moi je n’en suis qu’au tout tout début, est telle que vous remettez certaines choses en perspectives quant à votre endurance mentale, physique et émotionnelle. Au bout d’un mois, j’ai réalisé combien cela avait affecté bien plus que ma manière de m’entrainer. Cela m’avait aidé entre autre à prendre en main mon nouveau lifestyle, mes nouveaux projets, et assumer pleinement la réussite de chacun.
La communauté
M’investir dans la boxe m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes dont certaines sont rapidement devenues des amis précieux. D’une manière générale, les gens sont authentiques et bienveillants, ils partagent et échangent assez ouvertement, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un mot d’encouragement pendant ou après l’entrainement. Il y a un véritable respect du rythme de progression de chacun et la volonté d’accompagner l’autre dans son évolution autant que faire se peut. Il y a une entraide constante et un soutien solide. Et je crois que, bien que nous ne soyons pas dans le monde des bisounours, je ne serais pas étonnée de découvrir que ce sont des valeurs du monde de la boxe. La boxe inculque une véritable forme d’humilité, de respect de l’autre et un esprit d’équipe voire de famille fort.
Au-delà de ça, j’ai aussi rapidement découvert que j’avais rejoint une communauté sportive au sein de laquelle non seulement le body shaming n’est pas présent et qu’en plus tout le monde s’assume et met son corps en avant tel qu’il est et pour ce qu’il est. C’est tellement libérateur !
Cette communauté m’a aussi ouvert les yeux sur le champs des possibles à Toronto en particulier et dans la vie plus généralement. Comme une piqûre de rappel que chacun est créateur de sa réalité et de son quotidien. Chaque jour je partage et je discute avec des financiers, des entrepreneurs, des créatifs, des speakers, des écrivains, des athlètes… À l’image de notre vision de la pratique sportive, l’entraide va bien plus loin et les synergies qui se créent sont géniales !
Le mot de la fin
Entre nous, je ne pensais pas être en condition de rejoindre Unchained avant Janvier 2020, et c’est dingue de se dire qu’aujourd’hui à la place cela fait déjà trois mois que j’en fais partie; qu’en Février nous commencerons un ‘fight camp’ de quatre mois pour préparer un combat qui a lieu en Juin. C’est dingue de me dire que je m’inscris à la ligue de boxe de l’Ontario. Suivez toute mon aventure sur mon IG TV! Jamais depuis Londres, il y a un an je n’aurais pensé écrire quelque chose comme ça. Alors si quelque chose que vous n’aviez pas prévu dans vos plans se présente et résonne avec vous foncez, c’est que vous avez forcément quelque chose d’important à y apprendre !