Mes amis, mes amours, et moi

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La Saint-Valentin, il y a ceux qui trouvent ça commercial, ceux qui profitent de chaque occasion pour célébrer et celles qui en profitent pour faire la soirée la plus instagrammable du mois. Bien que je vous rejoigne sur le côté commercial de l’évènement, l’éternelle romantique qui sommeille en moi la fêterait bien au moins une fois, juste pour voir, vous voyez quoi. En attendant ce jour-là, j’avais envie d’écrire pour célébrer mes amis incroyables, partager mes amours dignes d’un film et puis faire le point comme ça entre vous et moi, en petit comité.

Mes amis, ma vraie force

Mes amis, ce sont ces personnes extraordinaires de mon quotidien et de ma vie qui m’inspirent tous les jours. Ils m’inspirent par ce qu’ils sont, ce qu’ils accomplissent, ce qu’ils créent, leur curiosité inépuisable, leurs passions, leur bonne humeur, leurs failles, leurs confidences,… Mes amis sont loyaux, patients, généreux, tolérants, dynamiques, à l’écoute, disponibles,… Je crois qu’ils n’ont aucune idée de combien je me sens chanceuse d’avoir chacun d’entre eux dans ma vie. Enfin, si j’espère peut-être un peu, car je suis du genre à le dire.

J’ai la chance d’avoir des amitiés solides à travers le temps et qui ne fanent pas avec la distance. Chacun est respectueux de la vie de l’autre, de ses aléas et de son timing. Alors oui forcément parfois on aurait voulu être là pour l’autre physiquement ou émotionnellement pour un évènement ou un moment difficile. Et avec le temps on apprend à accepter de ne pas pouvoir être là pour tout, tout le temps, et que c’est ok, dans un sens comme dans l’autre.

Mes amis sont une force, ils sont là dans les bons moments comme dans les mauvais. Ils sont d’un soutien sans faille peu importe ce que je traverse, ils répondent présents même si cela signifie parfois répéter en boucle le même message jusqu’à ce que je l’assimile, ou m’écouter répéter en boucle la même histoire. Je crois que je m’améliore nettement sur le dernier point cela dit. Ce qui me surprend à chaque fois, c’est la vision qu’ils ont de moi, et combien souvent j’ai l’impression d’être à mille lieux de ça. Ça m’aide à prendre du recul, être plus tolérante avec moi-même et à réaliser le chemin parcouru ainsi que mon évolution. Récemment, plusieurs d’entre eux m’ont partagé l’impact de notre amitié et je n’aurais jamais pensé que des mots comme « inspiration » ou « courage » reviennent à plusieurs reprises. Grâce à eux, je deviens une meilleure version de moi-même tous les jours, et avec j’essaie de leur offrir une amitié de meilleure qualité.

Parfois je reste encore maladroite, je n’arrive pas toujours à bien appliquer les retours que je reçois, et ça me peine de répéter mes erreurs et de blesser à nouveau la personne. Pour autant, je trouve que c’est une chance d’avoir l’espace de pouvoir exprimer tout cela ouvertement dans une relation amicale. Ça se travaille aussi dur que tout autre relation. Ça évolue avec le temps, ça s’adapte à qui nous devenons respectivement cependant ce sera toujours un espace de partage et d’échange.

Depuis que je suis à Toronto par exemple, je reçois beaucoup plus de petites cartes postales de leur part, de petits cadeaux surprises dans ma boite aux lettres. J’en envoie aussi beaucoup plus. Je prends le temps d’envoyer des petites attentions pour les évènements clés et je découvre ensuite avec plaisir les photos de mes copains tout contents. J’ai aussi une correspondance exclusivement par courrier avec une amie, j’adore l’idée de prendre le temps de s’écrire, d’attendre les nouvelles de l’autre, comme avant. #90skiddo.

Entre nous, j’ai aussi envie de prendre le temps de saluer les amitiés qui ne sont plus, celles qui se sont brisées pour divergences, celles avec lesquelles j’ai fait un bout de chemin et pu nous avons pris des routes différentes, celle que je chéris toujours cinq ans après malgré le silence,… Toutes ces personnes ont contribué à construire l’amie que je suis aujourd’hui, elles m’ont rendu meilleure en m’apprenant ce que je tolérais, ce que je ne souhaitais pas, en soulignant des défauts, des qualités.

Mes amours, dignes d’un film

L’année dernière je passais la Saint-Valentin au Grand Rex avec quelques autres milliers de personnes et une copine rencontrée chez un couple d’amis justement un soir de Saint-Valentin six ans plus tôt. On profitait de mon bref passage à Paris pour passer la soirée ensemble et se retrouver. Autant vous dire qu’elle ne devait pas s’attendre à me trouver avec des grosses larmes de crocodile aux yeux. La veille j’avais fait une « Mina ». J’avais vidé tout ce que j’avais sur le coeur dans un message digne d’Amours Solitaires à ce petit crush laissé à Londres. C’était bien sur sans penser qu’il me répondrait le lendemain soir. Un 14 Février donc. Je sais ce que vous allez dire, j’ai le chic pour me mettre dans des situations aussi…

Ce crush, il m’a brisé le coeur 4 fois en 2019. Le 03 Janvier, sur le pas de ma porte quand il est parti parce que je déménageais et que ça sonnait affreusement faux de se quitter. Le 14 Février avec son message qui confirme une relation triangulaire. En Septembre, quand je lui ai fait cracher le morceau sur ses fiançailles, et puis le 30 Décembre quand il est venu à Toronto pour 24h et qu’il m’a avoué la larme au coin de l’oeil ses sentiments mais que ça sera toujours pas moi qu’il épousera l’été prochain. Il sait qu’il fait une erreur, je sais qu’il fait une erreur, les gens qui nous ont vu ensemble savent aussi. Autant vous dire que j’ai passé un certain nombre d’heures en communion à pleurer sur le sol dans ma cuisine le 31 avant de recevoir mes amis pour faire la fête.

Je vous entends venir, « ma cocotte tu t’accroches à quelque chose aussi quelle idée… », « pourquoi tu gardes en tête quelqu’un qui est dans l’adultère, t’as pas peur que… ». Vos questions et commentaires, ce sont des conversations que j’ai eu pendant des milliers d’heures avec quelques happy fews de mes amis. Je pense qu’ils méritent une médaille d’ailleurs. Vous vous doutez bien que je ne rentre pas dans le détail, et finalement peut-être que c’est aussi simple que ça. En tout cas, Kevin, il a pas mis de paillettes dans mes yeux en 2019.

Si on était dans une comédie romantique américaine, ça serait le moment où tout le monde se dit « mais non pourquoi il épouse l’autre alors que tout le monde s’aime, naooon… » sauf qu’on n’est pas dans un film et qu’il a bien fallu avancer. Il a fallu laisser venir les émotions pour les laisser partir, j’étais effondrée et dévastée, puis j’ai du faire face au rejet que j’ai subit pour mieux l’accepter. C’est difficile au quotidien de jauger les résidus restants car cette histoire me parait si loin, et à la fois, c’était hier.

Alors bien sur, je n’ai pas vécu dans l’attente comme une nonne toute l’année 2019, j’ai fait mon bonhomme de chemin, mes rencontres, tenter de construire une relation avec quelqu’un. D’écouter les conseils de mes amis en allant vers des personnes différentes de mes habitudes aussi. Ça, ça n’a pas trop bien marché par exemple. Essayer m’a permis en tout cas de conforter ce que je recherche chez un partenaire.

Je crois que quand on en vient à ma vie sentimentale, il y a de quoi se régaler et bien rigoler. Pendant longtemps j’avais fait le choix de ne pas m’engager dans une relation et ça ne m’a ni empêché d’aimer à en perdre la raison, ni protégée des déceptions amoureuses, ni évité les dramas. Alors je pourrais vous raconter des anecdotes dignes de film encore pendant quelques heures, à la place, je vais juste vous dire que je vais suivre les conseils avisés d’une amie qui s’époumone depuis quelques années maintenant et arrêter d’aller vers ce type d’hommes. Pourquoi je l’écoute enfin ?

Parce qu’une autre amie m’a mise face à la réalité, qu’elle m’a dit qu’il fallait que j’accepte d’être pleinement moi avec mes forces et ma vulnérabilité à chaque instant, face à chaque personne. Je sais qu’elle a raison et que c’est comme ça que la personne juste et disponible croisera ma route. On verra bien ce que 2020 me réserve.

Moi, et mon chemin vers l’acceptation

Je pense que l’amour le plus important c’est celui que l’on s’accorde. Malheureusement, il est très souvent négligé ou oublié. C’est un travail constant et permanent, car c’est finalement la relation la plus importante de notre vie et on a tendance à passer à côté. Ceux qui me connaissent savent que je vis pour cette citation:

« Invest in yourself, you can afford it. Trust me. »

Depuis que je suis petite, j’ai grandi en entendant que je n’avais pas confiance en moi. C’était très vrai, aucun doute sur ce point, en revanche, j’ai un souvenir très clair qu’il fallait soigner, corriger cela. Alors on allait d’un kinésiologue, à un sophrologue, à un psy, aux cours de théâtre, et j’en passe pour essayer de trouver une solution ou comprendre la cause. Je suis très reconnaissante d’avoir eu des parents qui faisaient attention à moi et qui en plus avaient les moyens de m’offrir toutes ces solutions potentielles. Au fur et à mesure que j’ai grandi, le manque de confiance en moi s’est transformé en profonde anxiété donnant lieu à des crises d’angoisse, de tétanie, des attaques de panique, et j’ai également développé des troubles alimentaires et des insomnies. Bien sûr il y a eu des éléments déclencheurs pour chacun de ces symptômes. Car oui, ce sont des symptômes, peu importe combien de temps vous les fréquentez, peu importe pour combien ils sont installés en vous. Avec le temps on oublie qu’on avait eu une vie avant, qu’on n’a pas toujours vécu ainsi. Ils sont temporaires si vous vous donnez le temps de guérir.

Mes parents ne m’ont jamais laissé tomber, peu importe mon âge, ma situation, la distance, ils ont toujours répondu présents et m’ont encouragé à rester loin des solutions temporaires et médicamenteuses. Ils m’ont rappelé de me donner le temps de guérir, peu importe le nombre de rechutes qu’il y aurait sur la route. Avec les bonnes personnes à mes côtés, le temps, le courage d’aller explorer à l’intérieur de moi chacune de mes blessures, j’ai réappris vivre dans mon corps et mon esprit au fur et à mesure que l’apaisement se réinstallait en moi. Ce calme intérieur, physique et mental, jusqu’au jour où ce fut le silence complet dans mon esprit. J’ai cru que j’étais devenue idiote. C’était si inhabituel. Aujourd’hui, c’est quand ce n’est plus ainsi que je me sens désalignée, je le prends comme un signal pour prendre le temps de me recentrer, d’être avec moi-même particulièrement lorsque je me suis trop exposée socialement.

A travers ce chemin parcouru, j’ai appris à m’aimer et m’accepter, pour qui je suis, comme je suis, sous toutes mes formes. J’ai appris à faire les choses pour moi, et non plus pour prouver quelque chose, obtenir la reconnaissance d’autrui ou appartenir à un milieu. J’ai appris à cerner les besoins et les gardes fous de mon corps et mon esprit. Par exemple, je peux vous dire que les cinq choses suivantes sont capitales dans mon quotidien pour être dans le juste équilibre:

  • Un temps pour moi dans le silence chaque jour, que ce soit pour pour méditer, observer le coucher du soleil, me balader, lire, me bichonner,…
  • Avoir une activité physique, m’entrainer quotidiennement m’apporte tellement en plus de réguler mon énergie, mon alimentation et mon sommeil.
  • Avoir une alimentation et un sommeil équilibrée, je suis heureuse quand je mange sain et équilibrée, ainsi que lorsque mon cycle de sommeil est calé. C’est tout bête et pourtant, ça fait toute la différence. Je me sens en meilleure forme, ma peau est plus jolie, mon corps fonctionne mieux.
  • Faire un soin régénérant pour mon corps, un massage, une séance d’osthéo et d’acuponcture, selon les besoins, une à deux fois par mois. Cette dépense est intégrée à mon budget au même titre que les transports ou les courses. Entre le sport et les tensions du quotidien auxquelles nous sommes exposées, si je ne donne pas ce temps à mon corps ce sont rapidement les maux qui s’installent.
  • Avoir des interactions sociales, je vis seule, je ne travaille plus en entreprise, je pourrais passer des jours entiers seule avant de réaliser que la semaine est terminée, cependant, sur le long terme j’ai réalisé que ça désert mon moral.

Ma prochaine étape ? La même que pour les amours. Apprendre à naviguer en permanence sans filtres de protection, accepter d’être vulnérable à chaque instant pour être pleinement moi à chaque seconde peu importe le contexte ou la personne en face de moi.

Prenez soin de vous, prenez le temps de vous connaitre, d’accepter chaque partie de vous physique et émotionnelle. Soyez en accord avec vous-même et ce que vous construisez chaque jour. Aujourd’hui, je suis convaincue qu’être un peu plus égoïste au quotidien est une plus grande preuve d’amour et fait plus de bien à tout le monde que de trop prendre sur soi et s’imposer des choses qui ne nous conviennent pas. Si cela ne vient pas du coeur, que vous ne le faite pas avec de l’amour et de la joie, alors ce n’est pas la peine.
Et surtout, n’oubliez pas que ce sont les petites attentions du quotidien qui sont les plus importantes. Les gestes et les attentions quotidiennes valent plus que tous les grands discours. Aussi bien en amour qu’en amitié.

  • Photo au bord de la piscine par Stephen