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Pourquoi je suis partie vivre à Toronto

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En envoyant une candidature pour un projet que je souhaite voir se réaliser avant mes 30 ans, et dans ce sentiment de me donner les moyens de l’accomplir, j’ai réalisé que j’aurais pu partager toute cette préparation avec Vous. C’est promis, si je suis prise, je vous raconterais tout tout tout !! Et c’est ainsi que j’ai réalisé que je ne vous parle finalement pas tellement de mes projets, de mes accomplissements, de mes objectifs ou encore de moi-même et mon univers. Et bien, aujourd’hui, ça va changer !!

Dans les deux premiers mois de l’année 2019,  j’ai déjà réalisé deux déménagements internationaux ce qui m’a donné l’occasion de faire pas mal de tri, de rangement et surtout beaucoup beaucoup de valises et quelques cartons.

J’ai quitté Londres le 03 Janvier pour rentrer à Paris après deux supers années. J’y allais essentiellement pour une opportunité professionnelle et ce fut surtout pour moi l’occasion de faire la paix avec moi-même. J’ai croisé sur ma route des personnes qui m’ont aidé à fermer un chapitre difficile souvent sans en avoir aucune idée. J’y ai timidement lancé ce blog, ce blog pour lequel j’avais tellement d’idées et de messages, et qui m’a heurté à plusieurs de mes pensées limitantes. Je l’ai lancé avec plein de convictions, je m’étais préparée à fond, j’avais tout prévu, sauf ma propre réaction. J’avais pas réalisé à quel point on serait lié lui et moi. Combien, il fallait être super en accord avec soi-même pour se mettre à nue ici et être capable de se détacher de tout. J’ai la chance d’avoir jusqu’à présent une communauté bienveillante et loin du jugement, des proches qui me soutiennent à fond, alors merci d’être là et d’attendre patiemment ! Cette fois, je sais où l’on va.

Après un dernier mois de folie à Londres, j’appréhendais énormément le passage à Paris et Istanbul car ça me réussit rarement. J’avais beau le dire, on ne me croyait pas trop, et bien ma petite bulle de bonheur a explosé très rapidement. A tel point que j’ai considéré repartir à Londres le temps d’organiser mon départ à Toronto. Pour tout vous avouez, j’avais déjà repoussé mon retour de Londres de quelques semaines. Comme quoi, l’intuition parfois ça a du bon. Enfin bref, cette période pénible et triste m’a poussé à défaire et refaire mes valises encore plus vite que prévu pour partir à la conquête du Canada. J’ai pris mes cliques et mes claques, 200kg plus tard, et l’avion a atterrit dans la tempête de neige à Toronto le 05 Mars dernier. Autant vous dire que j’étais heureuse comme un pingouin sur la banquise !!

L’intuition

On me demande souvent pourquoi j’ai quitté Londres, pourquoi le Canada, est-ce pour le travail ? Eh bien que nenni ! À l’automne 2017, je ne me sens pas à ma place dans mon job, je peine toujours à retrouver du sens à ma vie, je me questionne alors sur ce qu’il manque à mon épanouissement, ce que j’attends de mon environnement futur, etc. Au même moment, je pars en vacances seule pendant deux semaines faire une retraite de yoga & mindfulness à Bodrum en Turquie. Je pense qu’on a tous cru que je n’allais pas rentrer, que j’allais tous plaquer et vivre d’amour et d’eau fraiche. Le fait est que cela avait apporté des responses à mes questions et qu’au retour, je savais qu’avec tout l’amour que j’avais pour Londres, sur le long terme, on allait se quitter à nouveau. Le Canada est arrivé comme une évidence un matin au réveil, ça m’a trotté dans la tête quelques heures, deux trois recherches de visa plus tard, j’appelais mes parents dans la matinée pour leur dire « C’est décidé, je pars vivre à Vancouver après Londres, vous viendrez me voir ? ». Mes parents m’ont tout de suite soutenu, comme si mon évidence en était une pour eux aussi.

Le contexte du départ

J’ai obtenu la résidence permanente assez rapidement et simplement grâce au programme d’immigration Entrée Express. Je vous encourage vivement à entamer cette démarche si vous souhaitez vous installer au Canada en dehors du Québec. Les conditions d’obtention sont très simples, les documents administratifs à fournir sont relativement faciles – et croyez-moi, je déteste l’administration; et les délais sont courts comparés à l’obtention de la résidence permanente d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Australie. Globalement, pour Entrée Express, il faut compter environs 1000€ de frais administratifs et être dans la vingtaine ou la trentaine, avoir au moins d’un an d’expérience pour être le candidat idéal mais cela reste ouvert à tous.

Me voilà avec ma résidence permanente en poche, destination Vancouver ! Dé-ter-mi-née. Et puis en fait, Vancouver, c’est quand même un peu loin, j’y connais vraiment personne, le marché du travail à l’air drôlement moins dynamique qu’à Toronto, et puis c’est un mouchoir de poche après Londres. Alors c’est un peu à la dernière minute que je change mes plans direction Toronto. Départ dans 3 semaines, il ne me manque plus qu’un appart et c’est parti !

L’installation

Bien que j’avais déjà mon appart à mon arrivée, j’ai été accueilli par les copains car j’ai la chance d’avoir quelques amis très proches sur place. Ils m’ont hébergé une bonne dizaine de jours, le temps de meubler un peu mon appart et de régler deux trois détails administratifs. C’est tout bête mais les avoir eu à mes côtés à l’arrivée m’a fait un bien fou. Je ne suis pas très farouche dans un nouvel environnement et j’ai tendance à très vite prendre mes repères, cela dit grâce à tous leurs conseils j’étais comme un poisson dans l’eau en moins de deux jours. On a fêté mon anniversaire tous ensemble, on a bien mangé et surtout beaucoup ri, ça m’a donné un sentiment d’être en famille comme jamais.

J’ai passé un temps considérable dans les magasins de meubles malgré les recherches préalables. Ikea n’étant à mon sens absolument pas intéressant ici pour les meubles, il y a des qualités équivalentes ou supérieures dans la même gamme de prix, et je m’en réjouis car je suis bien contente de ne plus avoir une commode MALM. Ok, je n’en ai jamais eu mais c’était le seul nom que je pouvais vous citer là maintenant tout de suite. En parallèle des meubles, du wifi, de l’eau et l’électricité, de la couverture santé, du numéro de portable Canadienne, des papiers administratifs complémentaires, toutes ces petites choses auxquelles on ne pense pas systématiquement et qui prennent tout de même du temps misent bout à bout. Il a fallu décoder les moeurs car ici vous devez absolument avoir une pièce d’identité de l’Ontario. Oui mais si vous voulez le permis de conduire on vous récupère la pièce d’identité. Ah. D’accord. Ou encore, vous pouvez acheter un forfait téléphonique mais ne bénéficierez pas de l’offre sur le prix du téléphone. Sherlock mène toujours l’enquête sur ce coup là !

La recherche de job

Vous voyez c’est marrant parce que 90% des personnes de mon entourage ont tendance à me demander en premier si j’ai trouvé un job. Pas si je suis heureuse, si j’ai un appart qui me plait, non non, si j’ai trouvé un job. Pourtant ce n’est absolument pas une préoccupation première pour moi, bien sur, comme tout le monde j’ai besoin d’un revenu pour payer mes factures, cependant, vraiment ce n’est pas un sujet qui me fascine ou qui est en haut de ma liste des priorités. De toute manière, je n’ai jamais trouvé d’emploi en postulant via les sites internet, mon atout c’est mon contact et ma capacité à créer des opportunités donc laissez-moi le temps d’arriver. Ca tombe bien car ici tout marche par réseau. Networking networking networking. Bon, encore faudrait-il que je me décide sur quel axe développer professionnellement ici. Oh well, on verra bien ce que l’avenir me réserve, je ne m’inquiète pas ! Comme dit ma mère « avec toi, tout se fait toujours à la dernière minute », et elle n’a pas tord pour une fois. Mais ne lui dites pas que j’ai dit ça.

Dans tous les cas, je suis ravie d’avoir suivi cette intuition, depuis bientôt deux mois tous les jours je me sens tellement chanceuse d’avoir pu m’offrir mon chez-moi dans les conditions que je m’étais définies, d’avoir la chance d’être en 15 min au bord du lac pour pouvoir aller marcher à la plage, de voir le lac à l’horizon et le coucher du soleil tous les soirs qui m’apaisent. Je me sens bien, en unité et en paix, le renouveau est là. Peut-être que cela à un prix, pour certains je manque à être près de mes proches, partager des instants de vie, alors que pour moi, je m’offre la possibilité de vivre de nouvelles aventures et découvertes pour ouvrir le champs des possibles, de la création, du partager et des échanges. D’ailleurs, on se retrouve sur mes réseaux pour partager, faire plus ample connaissance et découvrir la vie à Toronto ensemble !