2017, l’année où je me suis rencontrée à 27 ans
2017, une année inattendue et riche. Une année de renaissance, de transformation, d’affrontement. Une année aussi de découverte, d’affirmation, de rencontre avec moi-même à 27 ans. Et avant tout une année qui clôture un cycle de trois ans.
Déménager, le nouveau souffle.
A l’automne précédent, j’avais décidé qu’il était temps de reprendre le chemin d’une vie professionnelle plus structurée et cohérente, un mode de vie qui revenait dans les « codes de la Société ». Enfin pas si vite, j’avais des attentes, une tonne d’attentes et d’exigences et j’étais déterminée à cocher chacune des cases. Mon futur manager devait être comme si et comme ça, mon rythme de travail devait présenter un équilibre raisonnable entre vie professionnelle et personnelle, il fallait que ça soit une expérience à l’internationale avec des défis professionnels à relever. Selon mon entourage, il me fallait à tout prix revenir à la réalité. Pour une fois, je suis simplement restée ouverte aux opportunités et j’ai fait confiance à mon intuition. En deux semaines, j’avais signé un contrat qui répondait à toutes mes attentes et j’étais prête à me donner à fond !
C’est ainsi que dans les premiers jours de Janvier, j’ai posé mes valises à Londres, ville que je connais bien, dans une maison que j’avais virtuellement visité, avec cinq colocs dont je n’avais même pas demandé le prénom. Autant vous dire que ça ne me ressemblait pas du tout.
Et pourtant, tout s’enchainait de manière fluide, évidente, sans tellement savoir où j’allais. Cependant, j’y allais convaincue, prête à attaquer ce nouveau chapitre.
Le nouveau job, la remise en question.
Ce nouveau job devait me sortir gentiment de ma zone de confort sans pour autant trop me bousculer non plus. Acquérir des compétences que je n’avais pas encore eu le temps d’approfondir correctement et qui me semblaient intéressantes pour la suite. Ça me semblait idéal pour reprendre la route du monde bancaire. Pourtant, ce job, j’ai eu beaucoup de mal à me l’approprier, et ça m’a drôlement déstabilisé. Le rythme était trop calme comparé à tout ce que j’avais connu et en même temps j’avais l’impression qu’on me parlait en chinois dès qu’on m’expliquait quelque chose. D’ordinaire adaptable, curieuse, je me suis rapidement sentie démunie et dans l’incompréhension. Bien sûr, tout cela se passait uniquement dans ma tête, avec mes projections, mes insécurités et ce jugement envers moi-même. C’était les mécanismes du passé qui revenaient au grand galop, sauf qu’ils n’avaient plus lieu d’être. Heureusement, la suite a été constructive.
Au fur et mesure que l’année s’est écoulée, cette situation quelque peu bancale m’a permise entre autres de :
- Apprendre à accepter que l’intelligence c’est aussi de ne pas s’acharner dans la mauvaise direction,
- Me questionner sur mes réelles intentions professionnelles,
- Redécouvrir des points forts et intérêts que j’avais fait le choix d’ignorer,
- Lâcher prise sur les attentes de mon entourage professionelles et personnelles,
- Travailler sur moi-même pour gommer les insécurités que je projette dans mon travail et mes relations.
Ménage de printemps, le temps d’affronter le passé.
En m’installant ici, j’étais déterminée à ne pas reproduire les schémas du passé, laisser une vraie place au neuf. C’est cliché vous me direz, et pourtant, je m’y suis tenue et, lorsque mes vices toquaient à la porte, je les ai donc accueillis pour mieux les congédier. J’ai laissé la party girl au placard et j’ai attendu de voir ce qu’il se passait quand mon agenda était vide. Un mois, deux mois, trois, quatre… Bon. Je me surprenais à flâner régulièrement, je recommençais à faire tout un tas d’activités sans dépendre de la disponibilité de quelqu’un d’autre, j’ai commencé à méditer d’abord dans les transports puis avant de me coucher, et au fur et à mesure c’était des nouvelles habitudes qui s’installaient. Ma façon d’apprécier le quotidien changeait et je changeais avec. Je devenais plus silencieuse face à mon entourage, simplement parce que j’étais plus calme, en train d’ordonner mon intérieur, et que je n’étais pas dans l’envie de partager ce changement ni d’y poser des mots. Je faisais du vide, dans ma tête, dans ma vie, et c’était positif. Faire du vide, c’est faire de la place. Laisser plus d’espace libre et disponible pour de nouvelles aventures, de nouvelles opportunités, de nouvelles rencontres… Ça veut donc aussi dire de tourner complètement cette page qu’on relit en boucle ou ponctuellement, couper les liens intérieurs et extérieurs qui nous retiennent et nous empêchent d’avancer plus légers.
Faire du vide, c’est faire de la place. Laisser plus d’espace libre et disponible pour de nouvelles aventures, de nouvelles opportunités, de nouvelles rencontres…
Alors un jour, j’ai décroché mon téléphone, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai décidé d’avoir cette conversation que je laissais trainer depuis 2014. J’ai affronté mon passé et ses évènements, j’y ai posé des mots, j’y ai mêlé des émotions, j’ai pris conscience que c’était à moi que c’était arrivé, j’ai accepté pleinement, et puis j’ai infusé. J’ai infusé un bon moment. Presque deux mois. Et puis d’un coup le silence total. Comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton off de mon cerveau. J’ai d’abord cru que c’était officiel, j’étais devenue idiote, aucune pensée ne traversait plus mon esprit. Rien. Le néant. A peine une idée raisonnée quand on me parlait, comme si ça ne percutait plus là dedans. C’était presque aussi angoissant que toutes ces pensées qui ne s’arrêtaient jamais. C’est donc ça le début de la sérénité ? Le calme intérieur ? C’est tellement reposant que j’ai vite adopté le concept. Avec ce calme qui s’installait tranquillement, la clarté est arrivée aussi. La clarté de mes actions de sabotage, mes pensées limitantes, la clarté de mes envies et mes aspirations de vie.
2014 – 2017, un cycle qui se clôture.
2014, c’était pas vraiment un bon cru pour moi, comme pour pas mal d’entre nous me semble-t-il. J’avais commencé l’année avec à l’esprit la liste de mes ambitions à accomplir et ma timeline bien définie. Cependant, je n’avais pas envisagé que le temps pourrait se gâter sur la planète Mina. Une multitude d’évènements usants se sont enchainés. Mon endurance s’est essoufflée, puis un jour, sans préavis mes nerfs ont lâché. Bon j’ai peut-être ignoré le préavis, j’avoue. Mon mental s’est ressaisi et finalement c’est mon corps qui m’a lâché vers la fin de l’année. Le verdict était clair, trois semaines d’arrêt alitée avec comme doux choix les anti dépresseurs ou le combo thérapie + sport. J’ai pris cette seconde option, parce que du haut de mes 24 ans, je pensais que c’était qu’une formalité, que j’allais être sur pieds en deux jours et repartir comme en l’An 40. Ou pas. Trois semaines sont devenues trois mois. Et c’est ainsi que tout a été bousculé, ou plutôt que tout a basculé pour le meilleur, rétrospectivement.
Entre 2015 et 2016, j’ai vivoté aux yeux de la Société. Je dis ça parce que je ne rentrais pas dans les cases vous savez. J’étais passée consultante freelance pour me laisser le temps de sortir de mon brouillard, j’étais retournée chez mes parents, je n’avais plus envie d’aller clubber, ni de m’investir dans une relation avec quelqu’un. J’avais décidé de me donner du temps. Et j’ai bien fait. Je me suis séparée des troubles alimentaires que je côtoyais depuis dix ans, j’ai rebâti des bases saines, et j’ai composé au quotidien. Il a fallu imposer ma cadence face à mes parents et à mon entourage qui me demandaient sans cesse quand est-ce-que j’allais retourner travailler pour « de vrai », avec des horaires cadrés dans un bureau, parce que c’était plus facile si j’étais dans « le système » même pour me rétablir et restaurer une vie structurée. En attendant de satisfaire les envies de chacun, cette période oscillante a été très instructive :
- J’ai découvert ma capacité de résilience,
- J’ai connu les difficultés financières et les leçons qu’elles apportent,
- J’ai appris à écouter mon corps et à en prendre soin,
- Je suis devenue plus compréhensive et tolérante,
- J’ai appris à recevoir et accepter les gestes bienveillants et sans contre partie des uns et des autres.
2017, l’année où tous les points se sont interconnectés. Le brouillard s’est complètement levé, l’horizon est apparu au loin et j’ai pu avancer légère et de plus en plus sereine. Affronter le passé, c’était avant tout enfin l’accepter pleinement pour me libérer de ce poids, ces images récurrentes, ces sentiments, ces douleurs, ces insécurités, ces craintes. De ces questions en boucle, ces convictions bien ancrées au plus profond de moi. C’était l’année où j’ai décidé d’arrêter d’essayer d’être ce qu’on me demande d’être pour devenir ce que je suis. J’ai fait table rase et j’ai tout reprogrammé, j’ai changé de point de vue sur moi, mon environnement, mes relations, les définitions de base dont celle de la réussite, la place et le rapport à l’argent, les mots que j’emploie, et pour réaliser tout ça, je me suis peu et bien entourée.
Une rencontre, Mina, 27 ans.
Une rencontre sincère avec moi-même pour la première fois à 27 ans. J’ai pris le temps d’écouter mon corps, en allant à son rythme, en le laissant assimiler les événements passés et les changements en cours, à construire des nouvelles habitudes. J’ai appris à écouter mon coeur. Ses envies, ses intuitions, ce qu’il me disait depuis longtemps et que j’avais appris à faire taire, parce qu’on m’avait dit que ce n’était pas comme ça dans la vraie vie. J’ai appris à ne plus prendre d’acomptes sur les problèmes du futur aussi, à vivre et à composer au présent.
J’ai tout mis en perspective avec ma trajectoire pour rectifier la direction. Je prends mon temps, je tâtonne, ma carte n’est pas toujours précise et claire. Je lui fais confiance dans tous les cas. Chaque étape me fait grandir, avancer. Chaque étape me permet d’affiner ma connaissance de moi-même.
J’apprends à composer ma réalité, celle qui me plait, celle qui raisonne en moi, parce que de toute manière, personne n’avait anticipé celle qui m’a touché.
J’ai accueilli et accepté mes besoins de liberté, de créativité, d’espace, de Nature, de stimulation intellectuelle, de flexibilité, de rires, de me dépenser, de moments seule, d’échanger, de communiquer, de partager, de transmettre.
Je me sens plus que jamais vivante et vibrante. Mon entourage me dit rayonnante. Et c’est exactement ainsi que je me sens.
Si j’ai bien intégré trois messages clés au cours de l’année dernière, ce sont ceux-là :
- Mes pensées limitantes m’empêchent d’évoluer à mon plein potentiel
- Apprendre à trouver du confort dans l’inconfort
- Me libérer de mon jugement envers moi-même pour avancer pleinement
En 2018, je suis (enfin) prête à croire en mon potentiel, à investir en moi et à me donner une chance. Alors, allons-y !
Vous êtes unique. Investissez-en vous. Vous êtes votre meilleur atout. C’est aussi simple que ça.
Et vous ? Vivez-vous vraiment chaque instant pour ce qui vous fait vibrer ?
Comments
Margaux
Quel bilan et quelle année ! Parfois c’est fou de le faire par ecrit comme ça car on prend aussi la mesure du chemin parcouru ! Je te souhaite une année 2018 plus calme mais aussi plus palpitante, c’est qu’il ne faudrait pas que tu t’ennuie !
PS: le coup de la licorne en début d’article, je suis fan fan fan.
Happy Happy Mina
Oui c’est exactement ça, et on prend conscience des mots qu’on pose de ceux dont on a encore de la pudeur à utiliser et s’approprier.
Belle année à toi aussi, qu’elle soit riche en voyages, en défis, et en petit patron !